Fertilisation et qualité de l’air Objectif : réduire de 13 % les émissions françaises d’ammoniac
La pollution de l’air affecte la santé des plus vulnérables, entraîne l'acidification des sols et l’eutrophisation des eaux. L’Union européenne a pris un certain nombre de mesures pour améliorer la qualité de l’air. L’une d’entre elles concerne les émissions d’ammoniac dans l’atmosphère. Elle impose à la France de les réduire de 13 % d’ici à 2030. L’épandage d’urée et de solution azotée est principalement concerné.
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L'Union européenne a mis en place une réglementation pour contrôler la pollution de l'air. En 2001, elle a fixé dans sa directive NEC, National Emission Ceilings, des plafonds d'émissions par pays pour les principaux polluants. En 2016, cette directive a été revue et de nouveaux objectifs de réduction par pays ont été fixés à l'horizon 2020 et 2030. Comme l’ammoniac contribue à la présence de particules fines dans l’atmosphère, il est concerné.
La France a transposé dans son Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prepa), par décret du 10 mai 2017 et arrêté du 11 mai 2017, ses objectifs européens de réduction des émissions d’ammoniac par volatilisation qui se traduisent par une réduction de 4 % d’ici à 2020 et de 13 % d’ici à 2030.
Comme les engrais azotés contribuent, en France, pour 22 % de l’ensemble des émissions d’ammoniac et 25 % de celles d’origine agricole, ils sont directement concernés par cette mesure.
L’urée et la solution azotée dans le viseur
Les pertes d’ammoniac liées à la fertilisation proviennent surtout de l'épandage d’urée et de solution azotée. Ces deux formes d’engrais sont responsables de 72 % des émissions d'ammoniac liées aux fertilisants minéraux en Europe (80 % en France) alors que les agriculteurs européens utilisent plus d’ammonitrate que ces deux formes d’engrais réunies.
En France, l’Unifa, Union des industries de la fertilisation, soutient l’objectif de réduction de 13 % des émissions d’ammoniac d’ici à 2030, tout en estimant qu’il sera difficile à atteindre. La solution la plus évidente est de faire évoluer les utilisations d’engrais vers des formes moins émissives. Il est aussi possible d’enfouir l’urée et d’y ajouter un inhibiteur d’uréase. Cela étant dit, l’enfouissement de l’urée n’est pas possible en toutes cultures, et même si la totalité de l’urée était enfouie ou accompagnée d’un inhibiteur d’uréase, cela ne suffirait pas à atteindre l’objectif du plan.
Les agriculteurs prêts à évoluer
L’Unifa a confié au Citepa, Centre interprofessionnel technique d’études sur la pollution atmosphérique, la réalisation d’une étude prospective pour évaluer différents scénarios. Son objectif est de faire émerger des solutions concrètes applicables sur les plans agronomique et technologique par les agriculteurs, et économiquement viables.
Les agriculteurs, quant à eux, semblent prêts au changement. Selon une étude Unifa-Datagri, 40 % d’entre eux ont déjà modifié leurs pratiques et 10 % ont l’intention de le faire à brève échéance. Ils sont près de 50 % à se déclarer « prêts à opter pour une forme d’engrais moins émissive ».
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